Interactions avec les animaux sauvages en milieu agricole

La présence d’animaux sauvages dans les zones de production agricole peut être à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Les coyotes, par exemple, sont appréciés par les producteurs pour le rôle qu’ils jouent en se nourrissant de sauterelles, d’oiseaux et de petits mammifères qui peuvent endommager les cultures et le matériel agricole, mais ils ne le sont pas pour le bétail qu’ils dévorent à l’occasion. Bien que certaines pertes attribuables aux animaux sauvages soient inévitables, des pratiques agricoles de sensibilisation à la faune peuvent être utilisées pour réduire le risque de dommages causés par la faune aux exploitations agricoles.

Dommages causés aux récoltes par la faune

Les demandes présentées dans le cadre du Programme d’indemnisation des dommages causés aux récoltes par la faune du Manitoba indiquent que ces dommages touchent en moyenne environ 20 000 acres par année, mais qu’ils varient considérablement d’une année à l’autre. Les variations sont attribuables à de nombreux facteurs, notamment la sélection des cultures, les conditions météorologiques et la disponibilité de la nourriture naturelle pour les animaux sauvages. Même s’il est impossible de prévenir tous les dommages causés aux récoltes par la faune, les producteurs sont encouragés à utiliser des pratiques agricoles qui réduisent le risque de dommages pour leur exploitation.

Pratiques agricoles générales de réduction du risque de dommages causés par la faune

  • Planter des variétés qui mûrissent plus rapidement.
  • Récolter les cultures le plus tôt possible afin de réduire la durée de leur présence dans le paysage et leur vulnérabilité aux dommages.
  • Moissonner directement les cultures, lorsque c’est possible, au lieu de faire des andains.
  • Moissonner les cultures à une teneur en eau légèrement supérieure, puis sécher les grains.
  • Autoriser la chasse sur votre terre pendant les saisons réglementées.
  • Utiliser des dispositifs sonores pour faire fuir les animaux sauvages lorsqu’ils se trouvent dans vos cultures ou à proximité de celles-ci.

 

Pratiques agricoles générales de réduction du risque de dommages causés par la sauvagine

  • Procéder à une rotation des cultures avec des plantes moins vulnérables, comme le canola ou le lin.
  • Reporter les méthodes de labour après la récolte pour conserver suffisamment de grains pour attirer la sauvagine et la détourner des cultures vulnérables.
  • Utiliser des dispositifs d’effarouchement comme des épouvantails (en forme d’être humain, de coyote ou d’aigle), des drapeaux, des canons effaroucheurs ou des lumières laser; déplacer fréquemment les dispositifs d’effarouchement pour en maximiser l’efficacité.
  • Lorsque des canons effaroucheurs sont utilisés, essayer d’en placer un sur une superficie de 40 acres pour assurer une protection optimale des cultures contre les dommages causés par la sauvagine; utiliser un accessoire aléatoire pour éviter que les détonations se produisent à un intervalle fixe.
  • Faire jouer des enregistrements de cris de détresse de bernaches combinés avec des cris d’aigles ou de faucons (plus efficace en association avec un épouvantail dans la forme correspondante).
  • Autoriser les chasseurs à chasser la sauvagine sur vos terres.

Pratiques agricoles générales de réduction du risque de dommages causés par l’ours noir

  • Procéder à une rotation des cultures avec des plantes moins vulnérables, comme le chiendent des chiens.
  • Planter les cultures vulnérables (notamment le maïs, l’avoine et les fruits) à une distance d’au moins 1,6 kilomètre de toute couverture forestière; les ours noirs n’aiment pas se déplacer à découvert sur de longues distances.
  • Installer des clôtures électriques pour écarter les ours d’une culture; s’il est impossible de clôturer tout le champ, protéger les zones les plus proches de la couverture forestière et installer des détecteurs de mouvements à l’extrémité des clôtures.

 

Pratiques agricoles de réduction des risques de dommages causés par les cerfs et les wapitis

  • Planter les cultures le plus loin possible de la couverture boisée.
  • Utiliser des dispositifs d’effarouchement (p. ex. des canons effaroucheurs) à l’étape du développement des productions végétales les plus vulnérables aux dommages, comme l’étape de la floraison femelle à la floraison mâle pour le maïs et celle de la floraison pour le soja.
  • Déplacer fréquemment les canons effaroucheurs pour maximiser leur efficacité et les régler à des intervalles aléatoires pour éviter que les détonations retentissent à un intervalle fixe.
  • Des chiens peuvent être utilisés pour protéger une culture à condition qu’ils soient placés dans un secteur désigné par un système de barrière électronique invisible. Soyez conscient que les chiens peuvent être vulnérables aux attaques de prédateurs dans de telles circonstances et envisagez de les munir d’un collier à pointes pour leur offrir une certaine protection.
  • Entreposer les cultures récoltées et les balles de foin dans un site confiné auquel les animaux sauvages n’ont pas accès. Les installations de stockage fermées ou les aires de confinement clôturées constituent les options les plus efficaces.
Attaques de prédateurs contre le bétail

Les renseignements recueillis dans le cadre du Programme d’indemnisation pour les dommages causés aux récoltes par la faune du Manitoba indiquent que le nombre de demandes d’indemnisation présentées chaque année à la Province pour des attaques de prédateurs contre le bétail s’élève à 1 900. De ce nombre, le coyote est le prédateur visé dans environ 75 % des demandes d’indemnisation, le loup dans environ 20 %, et l’ours noir, le cougar et le renard se partagent les 5 % restants. Les veaux de boucherie pesant moins de 136 kilogrammes représentent environ 50 % des demandes d’indemnisation. Même s’il est impossible de prévenir toutes les attaques de prédateurs contre le bétail, les producteurs sont encouragés à adopter des pratiques agricoles qui réduisent le risque de telles attaques pour leur exploitation.

Pratiques agricoles générales pour réduire les risques

  • Surveiller fréquemment le bétail (tous les jours, s’il y a possibilité) pour repérer immédiatement les problèmes et les régler avant qu’ils ne deviennent cruciaux.
  • Maintenir les aires de vêlage et d’agnelage près des bâtiments où il y a des activités humaines; certains agriculteurs ont signalé avoir eu du succès en garant un véhicule agricole près de l’aire de vêlage et d’agnelage et en le déplaçant régulièrement dans cette zone générale.
  • Loger le bétail dans des enclos la nuit et les placer loin de la couverture protectrice comme les arbustes, les arbres ou les herbes hautes (par exemple, 50 mètres pour les ours et 400 mètres pour les cougars).
  • Modifier le calendrier des saisons de vêlage et d’agnelage afin de réduire les risques pour les jeunes animaux. Raccourcir la période de mise bas afin de réduire la période de temps pendant laquelle les nouveau-nés vulnérables se trouvent dans le paysage (c.-à-d. sur une brève période de temps au lieu de s’étendre sur de nombreuses semaines). Essayer de faire correspondre le moment du vêlage et de l’agnelage à celui de la mise bas des ongulés sauvages locaux. Si les proies naturelles vulnérables sont plus abondantes au moment de la naissance des veaux et des agneaux, les carnivores pourraient être moins susceptibles de passer d’une proie naturelle au bétail.
  • Éviter de laisser le bétail sans surveillance dans les zones à risque élevé (par exemple, dans les broussailles, près des cours d’eau et sur un terrain vallonné).
  • Entreposer les cadavres d’animaux et les animaux morts après la naissance de manière à empêcher les prédateurs d’accéder à ces attractifs.
  • Mettre en sécurité ou enlever tout autre attractif potentiel sur la ferme pour empêcher les prédateurs de fouiller ou de fréquenter le secteur. Les attractifs comprennent la nourriture des humains, les aliments pour animaux de compagnie, les ordures et le compost ainsi que les amas de déchets qui peuvent fournir un abri aux espèces proie dont les prédateurs aiment se nourrir.
  • Si vous n’avez pas eu de problèmes de prédation du bétail, ne retirez pas les prédateurs de votre région. Leur retrait permettra à d’autres prédateurs qui pourraient avoir une plus grande tendance à s’attaquer au bétail de pénétrer dans la région.

Méthodes de contrôle non létales des prédateurs

Clôture électrique

Les clôtures électriques sont un outil très efficace pour réduire les risques. Les options comprennent les clôtures électriques classiques, la modification des clôtures existantes afin qu’elles soient électrifiées et le fil électrifié (turbo-Fladry) (voir les dispositifs d’effarouchement et les répulsifs ci-dessous). Communiquez avec un fournisseur de clôtures électriques bien renseigné pour connaître les options détaillées de systèmes de clôtures électriques.

Animaux gardiens

Les animaux gardiens, y compris les chiens, les ânes et les lamas, peuvent protéger efficacement le bétail contre les attaques de prédateurs. Ces animaux restent avec le bétail pour assurer leur protection 24 heures sur 24.

Les chiens de garde sont particulièrement recommandés, et en multiples de deux (pour assurer leur propre protection). Ils doivent être choisis en fonction de l’endroit où le bétail est gardé et des prédateurs courants dans la région. Ces chiens doivent être choisis parmi les races qui ont été élevées à cette fin et être adéquatement formés pour entretenir des liens avec le bétail et le protéger.

Les ânes sont également utiles pour protéger le bétail, mais ils ne sont pas aussi efficaces que les chiens. On sait que les ânes, par nature, ont un comportement agressif envers les canidés, comme les coyotes et les loups, mais ils n’ont pas d’instinct protecteur envers le bétail. Cela pourrait rendre le bétail vulnérable à la prédation par les ours noirs ou les cougars. Si vous décidez de recourir à des ânes, il est préférable de choisir des ânes femelles ou des ânes mâles castrés.

Gardez à l’esprit que certains coûts d’achat et d’entretien des animaux gardiens sont déductibles du revenu imposable.

Dispositifs d’effarouchement et répulsifs

L’utilisation de dispositifs d’effarouchement et de répulsifs est une solution à court terme, car les prédateurs s’y habitueront rapidement. Toutefois, ils peuvent être utiles comme mesure provisoire jusqu’à ce que des méthodes à long terme puissent être mises en œuvre. Les dispositifs sonores (comme les canons effaroucheurs, les radios et les bruiteurs activés par des détecteurs de mouvement) ont un succès limité lorsqu’ils sont utilisés conjointement avec des moyens de dissuasion visuels (comme les lumières et les épouvantails).

La ligne de Fladry, en particulier le turbo-Fladry (ligne de Fladry électrifiée), a été utilisée avec succès pour protéger le bétail contre la prédation par les loups (non recommandée pour protéger le bétail contre la prédation par les coyotes). Une ligne de Fladry est une corde parée de petits drapeaux accrochée autour du périmètre d’une zone à protéger. Le turbo-Fladry consiste en l’installation d’une ligne de Fladry sur un fil de clôture électrique, ce qui peut accroître l’efficacité de la méthode. Pour installer un turbo-Fladry (ou une ligne de Fladry), il faut suspendre les drapeaux à un fil installé à une hauteur de 60 cm (environ la hauteur du museau d’un loup) et à environ 60 cm à l’extérieur des clôtures de protection du bétail existantes (pour empêcher le bétail de manger les drapeaux). Laisser un intervalle maximal de 45 cm entre les drapeaux. Suspendre les drapeaux rouges (ou orange) de 8 cm de largeur sur 45 cm de longueur, de sorte que le bas du drapeau se trouve à une distance de 10 à 15 cm au-dessus du sol. La ligne de Fladry qui ondule avec le vent agit comme une barrière psychologique pour les loups. Le fil électrifié renforce la barrière psychologique si les loups deviennent plus audacieux.

Les répulsifs ont obtenu un succès limité dans la prévention des attaques de prédateurs. Leur coût est préoccupant, car bon nombre de répulsifs coûtent cher, et ils doivent être appliqués fréquemment pour que leur effet soit maintenu.

Méthodes de contrôle létales des prédateurs

Les méthodes d’élimination des prédateurs peuvent comprendre l’utilisation d’armes à feu et de dispositifs de piégeage; l’utilisation de poison est interdite. L’élimination n’est pas une option de gestion des affrontements avec les cougars, car cette espèce ne peut être abattue légalement au Manitoba.

Piégeage

Les producteurs dont le bétail est attaqué par des coyotes, des loups ou des renards sont encouragés à travailler de façon proactive avec un trappeur titulaire d’un permis. Les trappeurs titulaires d’un permis peuvent capturer ces espèces pendant la période d’ouverture de la saison de piégeage réglementée. Les dispositifs les plus couramment utilisés sont les pièges à mâchoires et les collets à ressort. Si des pièges sont posés, vous devriez informer vos voisins des endroits et de la date auxquels ils ont été posés afin qu’ils puissent tenir leurs animaux de compagnie éloignés de ces endroits. Sachez que des restrictions sont mises en œuvre concernant l’utilisation d’animaux morts comme appâts afin de réduire la propagation de maladies. Pour plus de détails sur le piégeage, consultez le Guide du piégeage du Manitoba.

Les producteurs qui souhaitent travailler de façon proactive avec un trappeur de prédateurs dans leur région et qui ne connaissent aucun trappeur avec lequel communiquer sont invités à demander des recommandations en communiquant avec la Manitoba Trappers Association (association des trappeurs du Manitoba) au numéro de téléphone 204 739-2624 ou avec un agent de conservation de leur bureau de district local. Il est préférable de communiquer avec un trappeur de prédateurs avant l’ouverture de la saison de piégeage afin qu’il puisse se familiariser avec votre région et les activités d’élevage.

Chasse

Les coyotes et les loups peuvent être chassés à l’aide de cors de chasse (y compris les cors de chasse électroniques) par des personnes titulaires d’un permis de chasse. L’utilisation d’armes à feu doit être conforme aux lois fédérales et aux règlements municipaux locaux. Sachez que des restrictions sont mises en œuvre concernant l’utilisation d’animaux morts comme appâts afin de réduire la propagation de maladies. Pour en savoir davantage sur la chasse, consulter le Guide de la chasse du Manitoba.

Défense des biens

Le paragraphe 46(1) de la Loi sur la conservation de la faune stipule « qu’une personne peut tuer sur le bien-fonds ou la terre domaniale un animal de la faune autre qu’un orignal, un caribou, un cerf, une antilope d’Amérique, un couguar, un wapiti ou du gibier à plume afin de défendre ou de protéger ses biens ». Ainsi, les propriétaires de biens-fonds sont les seuls à pouvoir abattre ou piéger des animaux sauvages nuisibles (sauf ceux mentionnés ci-dessus) sans permis, sans d’abord en faire rapport à un agent de conservation et sans respecter les restrictions normales liées à la saison de chasse et de piégeage qui s’appliquent. Cette disposition se limite au bien-fonds appartenant au particulier et ne comprend pas les terres domaniales ou les biens-fonds privés en location. Toute personne qui tue une espèce d’animal sauvage afin de défendre ou de protéger ses biens doit – en vertu du paragraphe 46(2) de la Loi sur la conservation de la faune – en faire rapport à un agent de conservation dans les 10 jours qui suivent.

Le producteur dont le bétail est attaqué sur une terre qu’il loue peut communiquer avec un agent de conservation pour demander qu’un permis spécial lui soit délivré afin d’autoriser le producteur (ou son remplaçant désigné) à éliminer le ou les prédateurs attaquants.

Ne pas utiliser de poison

Sachez qu’en vertu de la Loi sur la conservation de la faune, nul ne peut posséder un poison ou un mécanisme d’empoisonnement pour chasser, piéger, capturer ou tuer un animal sauvage.

Programme d’indemnisation des dommages causés aux récoltes par la faune

Les producteurs dont le bétail est blessé ou tué par des ours, des coyotes, des cougars, des renards et des loups peuvent obtenir une indemnisation auprès de la Société des services agricoles du Manitoba (MASC) dans le cadre du Programme d’indemnisation des dommages causés aux récoltes par la faune. Nous conseillons aux producteurs de communiquer avec le bureau de la MASC le plus près pour obtenir des renseignements ou de consulter le site Web de la MASC.

Les producteurs qui soupçonnent avoir perdu du bétail à cause de la prédation par la faune, mais ne peuvent fournir de preuves leur permettant d’obtenir des fonds dans le cadre du Programme d’indemnisation des dommages causés aux récoltes par la faune, sont invités à faire rapport de la situation à un agent de conservation du bureau de district local. Les agents de conservation peuvent être en mesure de fournir des renseignements supplémentaires pour faciliter la situation.

Programme d’élimination des prédateurs gênants

Le Programme d’élimination des prédateurs gênants du Manitoba aide à éliminer les prédateurs (coyote, loup ou renard) qui ont attaqué le bétail ou qui présentent un risque accru pour la sécurité humaine. Le programme ne vise pas la réduction générale de la population de prédateurs. Le Manitoba apporte un financement annuel à la Manitoba Trappers Association (association des trappeurs du Manitoba) pour l’administration et la prestation de ce programme.

Les producteurs dont le bétail a été attaqué par un prédateur et qui ont eu accès au Programme d’indemnisation des dommages causés aux récoltes par la faune (voir ci-dessus) peuvent alors communiquer avec la Manitoba Trappers Association, au numéro de téléphone 204-295-1512, pour demander qu’un trappeur de prédateur soit envoyé pour éliminer le ou les prédateurs nuisibles dans leur région.

Les trappeurs de prédateurs qui souhaitent travailler dans le cadre du programme sont invités à communiquer avec la Manitoba Trappers Association pour obtenir plus d’information sur la façon de participer à celui-ci.

Chiens domestiques et chiens féraux

Les chiens domestiques et les chiens féraux ne sont pas considérés comme des animaux de la faune en vertu de la Loi sur la conservation de la faune. En tant que propriétaire de bétail, vous ne recevrez pas d’indemnisation pour les pertes causées par les attaques de chiens domestiques ou de chiens féraux.

Il est important que les producteurs reconnaissent les prédateurs dont la présence a des conséquences sur leur bétail, car la responsabilité des dommages causés au bétail par les chiens domestiques et les chiens féraux est parfois attribuée aux prédateurs qui vivent à l’état sauvage.

Chaque prédateur a tendance à attaquer les proies d’une manière différente. Contrairement à d’autres espèces, les chiens domestiques et les chiens féraux mordent et entaillent de nombreuses parties de leur proie sur une grande partie du corps au lieu de s’attaquer à une partie particulière. Bien que les chiens domestiques mangent rarement le bétail qu’ils ont tué, les chiens féraux le font parfois. L’identification des pistes et des excréments peut indiquer aux producteurs si le bétail a été attaqué par des chiens ou par d’autres prédateurs.

S’il est évident que des chiens ont attaqué votre bétail, envisagez les options suivantes :

  • demander à vos voisins de maîtriser leurs animaux de compagnie;
  • communiquer avec le bureau municipal pour connaître les règlements administratifs qui s’appliquent aux animaux de compagnie qui ne sont pas tenus en laisse;
  • demander l’aide d’un agent municipal de contrôle des animaux.

Groupe de travail sur la protection du bétail contre la prédation

Mis sur pied en 2013, le Groupe de travail sur la protection du bétail contre la prédation travaille à réduire le risque de prédation sur le bétail au Manitoba. Les membres du groupe comprennent des représentants d’Développement économique, Investissement, Commerce et Ressources naturelles Manitoba (coprésidence), de Manitoba Beef Producers (coprésidence), de la Société des services agricoles du Manitoba, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, de la Manitoba Sheep Association, de la Manitoba Trappers Association et de la Manitoba Goat Association.

Le Groupe de travail a notamment pour mandat de formuler des recommandations au gouvernement et aux intervenants concernant les options, les stratégies et les solutions pour la protection du bétail contre la prédation.

Cochons sauvages ou sangliers envahissants

Dommages causés par des cochons sauvages envahissants

Le Manitoba s’efforce de contrôler et de finir par éradiquer tous les sangliers de la province. Le sanglier n’est pas une espèce indigène au Manitoba. Les sangliers ont été amenés d’Europe dans les années 1980 dans le cadre d’une initiative de diversification des animaux de ferme. Les sangliers actuellement en liberté sont des animaux de ferme évadés ou leurs descendants. Un grand nombre de ces animaux sont issus d’un croisement entre le sanglier et le porc domestique. En raison du mélange génétique entre le sanglier et le porc domestique, ainsi que des effets introduits et néfastes de ces animaux, les cochons du Manitoba qui ne sont pas enfermés dans un enclos sont souvent appelés « cochons sauvages envahissants ». Intelligents, robustes et capables de s’adapter, les cochons sauvages envahissants peuvent survivre dans des conditions météorologiques difficiles, dans divers habitats et dans la présence des humains.

Les cochons sauvages envahissants peuvent causer d’importants dommages à l’environnement. Leur comportement alimentaire (en particulier leur comportement fouisseur) peut entraîner une diminution de la qualité de l’eau, une présence accrue d’espèces végétales non indigènes, une érosion accrue du sol, une modification du cycle des éléments nutritifs, des dommages aux espèces végétales indigènes et aux cultures, ainsi que des effets négatifs sur les populations de gibier. Des personnes, des animaux de compagnie et du bétail ont été pourchassés, harcelés et même mordus par des cochons sauvages envahissants. Les cochons sauvages envahissants peuvent également présenter un risque de transmission de maladies au bétail et aux animaux de la faune. Si vous avez observé des signes ou la présence de cochons sauvages envahissants, veuillez prendre note de l’emplacement et le signaler à un agent de conservation du bureau de district le plus proche.

Comme les cochons sauvages envahissants présentent un risque si important d’altérer les écosystèmes du Manitoba, la Province a mis en œuvre des mesures réglementaires pour réduire un tel risque. Le public devrait être au courant qu’en l’absence d’un permis du gouvernement du Manitoba, il est illégal de faire l’élevage de sangliers ou de posséder un sanglier vivant au Manitoba, ou d’importer un sanglier dans la province.

Données biologiques sur le cochon sauvage envahissant

  • Les mâles adultes peuvent peser jusqu’à 200 kg et les femelles (laies) jusqu’à 170 kg.
  • Les cochons sauvages peuvent atteindre jusqu’à 1,8 m de longueur et 1 m de hauteur à l’épaule.
  • Leur pelage est habituellement composé d’un sous-poil laineux de couleur brun foncé ou noire et d’une couche supérieure de soies dures hérissées, surtout le long du dos. Les oreilles sont dressées, la queue est droite, et ils ont quatre canines à croissance continue ou défenses (deux sur chaque mâchoire).
  • Les jeunes sont de couleur brun roux et marqués de bandes noires horizontales qui disparaissent graduellement.
  • Leur espérance de vie est généralement de 25 ans.
  • Les femelles peuvent avoir d’une à deux portées de 4 à 12 petits (marcassins) par année.

Habitudes et habitat du cochon sauvage envahissant

  • Les cochons sauvages préfèrent les taillis touffus avec lit de rivière ou les zones marécageuses pour se mettre à l’abri et avoir leurs portées.
  • Les cochons sauvages cherchent souvent leur nourriture dans les forêts de conifères et de feuillus qui leur servent de couloir de déplacement.
  • Dans les régions éloignées ou les endroits où l’activité humaine est réduite au minimum, on peut les apercevoir dans les champs ou les zones herbeuses.
  • En raison de leur incapacité à transpirer, les cochons sauvages envahissants sont souvent attirés par les étangs, les ruisseaux et les mares artificielles pour se rafraîchir.
  • Ils sont surtout actifs en soirée et tôt le matin.
  • Les cochons sauvages envahissants peuvent parcourir de grandes distances pour trouver de la nourriture. En hiver, leur domaine vital s’étend sur une superficie de 0,9 à 18,5 km². Il n’est pas rare de voir un domaine vital annuel qui s’étend jusqu’à 50 km².
  • Les cochons sauvages envahissants sont omnivores, mais ils préfèrent les aliments végétaux comme les racines, les tubercules, les tiges de plantes et les glands.
  • Leur odorat très développé les aide dans leur quête de nourriture.
  • Lorsqu’ils courent, ils peuvent atteindre une vitesse maximale de 40 km/h.

Gestion de la population de cochons sauvages envahissants

Depuis 2001, la province est déclarée zone de surveillance des sangliers. À l’heure actuelle, la déclaration qui s’étend à l’ensemble de la province autorise un résident du Manitoba à chasser et à tuer les cochons sauvages envahissants en liberté n’importe où dans la province (à l’exception des parcs nationaux du Mont-Riding et Wapusk) et à n’importe quel moment de l’année. Veuillez consulter la déclaration provinciale qui décrit les restrictions et les conditions applicables à la chasse aux cochons sauvages envahissants.

Toute personne qui abat un cochon sauvage envahissant au Manitoba doit en faire rapport au personnel de l’initiative manitobaine d’alerte aux cochons sauvages dans les sept (7) jours suivant la capture de l’animal et fournir des renseignements, y compris le sexe de l’animal et l’endroit où il a été tué.

Le Manitoba reconnaît que l’éradication des cochons sauvages par des efforts de chasse est peu probable, en raison de leur efficience reproductive et de la manière dont ils se déplacent. La pression de chasse qui ne réussit pas à éliminer tous les animaux d’un groupe (les plus sains) peut provoquer la dispersion des animaux restants, ce qui entraîne davantage de problèmes dans d’autres régions. Les cochons sauvages envahissants qui ont été chassés modifient leur comportement pour éviter la pression de chasse, ce qui rend leur éradication plus difficile. Les chasseurs sont encouragés à récolter des cochons sauvages envahissants seulement lorsqu’ils rencontrent un animal seul. Il est plus avantageux pour nos espèces sauvages indigènes et leur habitat de signaler l’emplacement des troupeaux de cochons sauvages envahissants afin que l’ensemble du groupe puisse être retiré au cours d’une seule activité de piégeage.

L’observation de cochons sauvages envahissants ou d’autres signes de leur présence doit être signalée au personnel de l’initiative manitobaine d’alerte aux cochons sauvages par téléphone au 833 SPOT PIG (833 776-8744) ou en ligne à l’adresse https://squealonpigsmb.org. Le personnel mènera une enquête, et si la présence de cochons sauvages envahissants est confirmée, des enclos de piégeage seront établis pour éliminer les animaux.

Rencontres avec des cochons sauvages envahissants

Si vous tombez sur un cochon sauvage envahissant :

  • tenez-vous à bonne distance de l’animal, surtout s’il y a des porcelets. Les cochons sauvages envahissants peuvent avoir un comportement protecteur envers leurs jeunes;
  • essayez de vous éloigner tranquillement de l’endroit en empruntant le chemin par lequel vous êtes arrivé.

Si un cochon sauvage envahissant vous attaque :

  • essayez de fuir en grimpant sur une structure, un arbre ou un rocher, à une hauteur d’au moins 1,8 mètre au-dessus du sol;
  • si vous n’arrivez pas à vous rendre en lieu sûr pour éviter la charge, essayez de mettre des obstacles entre vous et le cochon pour bloquer la charge;
  • si un contact est établi, essayez de rester debout en vous défendant. Les personnes qui tombent ou sont jetées à terre peuvent subir des blessures plus graves;
  • la plupart des attaques contre des humains prennent fin en moins d’une minute.

Rapport :

  • L’observation de cochons sauvages envahissants ou de preuves de leur présence doit être signalée au personnel de l’initiative manitobaine d’alerte aux cochons sauvages par téléphone au 833 SPOT PIG (833 776-8744) ou en ligne à l’adresse squealonpigsmb.org.
  • Toute personne qui abat un cochon sauvage envahissant au Manitoba doit en faire rapport au personnel de l’initiative manitobaine d’alerte aux cochons sauvages dans les sept (7) jours suivant la capture de l’animal et fournir des renseignements, y compris le sexe de l’animal et l’endroit où il a été tué.